At Dawn 83
LISBONNE
Les tramways jaunes chantaient dans les montées du quartier d'Alfama.
Il y avait deux prisons. Dont une pour les voleurs.
Ils agitaient les mains par les grilles des fenêtres.
Ils criaient qu'ils voulaient être photographiés!
"Mais ici", me dit le receveur, ricanant comme quelqu'un qui hésite,
"c'est ici qu'on met les politiques". Je regardai la façade, la façade, la façade
et tout là-haut dans une fenêtre un homme
qui avit des jumelles devant les yeux et contemplait la mer.
Le linge séchait dans le ciel. Les murs étaient brûlants.
Les mouches déchiffraient des lettres minuscules.
Six ans plus tard, je demandai à une dame de Lisbonne:
"Était-ce donc ainsi ou bien l'ai-je rêvé?"
(Tomas Tranströmer, Baltiques, Accords et Traces, 1966.)
Les tramways jaunes chantaient dans les montées du quartier d'Alfama.
Il y avait deux prisons. Dont une pour les voleurs.
Ils agitaient les mains par les grilles des fenêtres.
Ils criaient qu'ils voulaient être photographiés!
"Mais ici", me dit le receveur, ricanant comme quelqu'un qui hésite,
"c'est ici qu'on met les politiques". Je regardai la façade, la façade, la façade
et tout là-haut dans une fenêtre un homme
qui avit des jumelles devant les yeux et contemplait la mer.
Le linge séchait dans le ciel. Les murs étaient brûlants.
Les mouches déchiffraient des lettres minuscules.
Six ans plus tard, je demandai à une dame de Lisbonne:
"Était-ce donc ainsi ou bien l'ai-je rêvé?"
(Tomas Tranströmer, Baltiques, Accords et Traces, 1966.)