Peindre un boeuf écorché est redevenu important. Comme à d'autres époques, mais toujours de manière différente. Pas comme les Romains peignaient la nourriture, pas comme Rembrandt, pas comme Soutine ou Bacon, pas comme Beuys - soudain la chance de peindre ceci est devenue une urgence, une nécessité, quelque chose d'essentiel: sang et sacrifice... mais cela pourrait aussi bien être une pomme, un visage...Il faut sortir les choses, les unes après les autres, de la mélasse de Berlusconi, les rendre nouvelles, fraîches, propres, les montrer palpitantes, ou avec leur douce pourriture bien à elles.
Miquel Barceló (carnets 1994)
Miquel Barceló (carnets 1994)